Le sourire de Gagarine 

La fable : Avril 1965. Sarah a 7 ans. Sa belle-mère veille sur elle avec une sollicitude glacée. Bref, elle l'élève. Aujourd'hui, des cosmonautes soviétiques sont reçus à la Mairie. Et parmi eux, sûrement, Youri Gagarine ! Et Youri Gagarine, ce n'est pas rien : dans la chambre de Sarah, son portrait voisine avec celui de son père parce que leurs visages se ressemblent tellement... Et Sarah fugue, dévale de sa colline vers le centre-ville, Sarah court, obstinée et tremblante, vers une image et vers son destin, déjà.

Le sourire de Gagarine est un monologue. Une femme parle. Qui est-elle ? Sans doute Sarah, grandie, vieillie, racontant cette aventure et en en faisant l'acte fondateur de ce que sera sa vie*. Alors qu'en est-il, de cette histoire ? Est-elle seulement vraie ? Ne réinventons-nous pas constamment, comme le fait peut-être Sarah, notre propre enfance, à partir d'images fragmentaires et floues et de paroles depuis longtemps envolées ?

Et pourtant une bonne partie de cette histoire a bien été vécue par un enfant (c'était un garçon) qui s'en souvient, et dont une photo publiée dans la presse locale atteste l'aventure.

Le sourire de Gagarine, c'est aussi un clin d'oeil aux sixties, et donc, pour moi, un retour à un adolescence à la fois distraite et forcément fébrile : salut les copains, d'accord, mais aussi I can't get no satisfaction...

Le sourire de Gagarine a fait l'objet, en 2005, d'une lecture publique prise en charge par la compagnie Coeur d'Art & Co.

*On retrouvera la même construction dans Les yeux plissés.


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