Le silence des sables

En 2000, je lis dans Le Monde un article relatant une émission de télévision consacrée aux « bibliothèques du désert », ces collections livres religieux ou scientifiques, en tout cas précieux, provenant pour la plupart du Moyen-Orient et achetés au fil des siècles par les marchands des villes caravanières du Niger ou de Mauritanie (Ouadane, Chinguetti...). Je suis à ce moment en train de me demander comment faire vivre au théâtre et partager avec un jeune public la manière dont on opère souvent une sorte de tricotage entre nos usages de la culture dite légitime (Proust et Michon, Chopin et Miles Davis, par exemple) et ceux d'une culture populaire et/ou commerciale (le rock n'roll et Walt Disney par exemple). Ces bibliothèques du désert, menacées autant par les hommes que par le climat, sont défendues alors par l'UNESCO et par quelques associations dont l'une est présidée par Elise Lucet. Elles me fourniront un point d'appui précieux pour l'écriture.

Co-produit par l'Esplanade de Saint-Etienne (ex-Maison de la Culture et de la Communication) ainsi que par la Biennale internationale du théâtre jeune public de Lyon (que dirigent Maurice Yendt et Michel Dieuaide), le spectacle s'enrichit de la présence sur le plateau d'un violoncelliste (Marc Lauras) qui invente une musique rêveuse autour de mélodies persanes.Le texte fera l'objet d'une lecture mise en espace, à l'initiative du Comité de lecture de la Comédie de Saint-Etienne, Centre Dramatique National, au Théâtre Jean Dasté.

La fable : Roumi, un très jeune homme, dans le reste d'une cité que les sables du désert ont presque entièrement engloutie, s'est vu confié la garde d'une bibliothèque fabuleuse : d'antiques et poussiéreux manuscrits qui semblent contenir tout le savoir, la sagesse et la beauté du monde mais qu'il sait à peine déchiffrer. Cependant, sur les pistes proches, passent et repassent les rutilants bolides d'un quelconque rallye des sables, dispensateurs d'échantillons publicitaires et de rêves frelatés.

Et il y a Djémia. Même si le vent du désert l'enivre, elle sait d'instinct ce qu'il y a à perdre ici et le peu qu'il y a à gagner ailleurs. Et elle sait surgir quand il le faut d'entre les dunes pour dire les mots qu'il faut, sans presque jamais se tromper, jusqu'à infléchir un peu la ligne de l'horizon et la courbe du temps qui passe.

                                      Dominique Chenet et Didier Vidal (et des livres précieux ! ) en plein désert


La Biennale Internationale du Théâtre Jeune Public de Lyon

Créée en 1977 sous le nom de RITEJ (Rencontres Internantionales du Théâtre Enfance Jeunesse) par Maurice Yendt, Michel Dieuaide et l'équipe du Théâtre des Jeunes Années, Centre dramatique national, rassemblant des créateurs de tous les continents, cette biennale fut un extraordinaire espace de promotion d'un théâtre d'art pour les jeunes spectateurs. Pour en savoir plus : biennale-tja.fr

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